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Hellenophobe
25 octobre 2005

IKA

IKA est la securite sociale Grecque. Un monument de l'administration. Le leader dans sa categorie.

M. X est Grec, sexagenaire et je l'aime bien. Il devait se faire operer la semaine derniere. Un kyste a enlever, urgemment car tres douloureux, mais rien de mechant. Le medecin charge de l'intervention (medecin de l'hopital public, donc directement sous la tutelle d'IKA) lui a demande 500 EUR en liquide sans quoi il ne pourrait l'operer que dans 2 ou 3 semaines, ou plus. Il les lui a donne, puisque "bah ici c'est comme ca faut pas chercher". L'operation s'est bien deroulee.

Mme Y est de nationalite Grecque, parle parfaitement la langue, mais elle n'avait jusqu'a recemment jamais vecue en Grece. Elle a de graves problemes de dos et doit subir une IRM. Mais auparavant, elle doit, comme tous les salaries depuis peu, se procurer le livret IKA (la carte vitale locale est un petit carnet en papier de mauvaise qualite tellement kitsch que le carnet de sante de notre enfance fait a cote figure de prouesse technologique et graphique). Bien que souffrant atrocement, elle est donc priee de se rendre a l'antenne IKA dont elle depend dans les 24 heures suivant son passage aux urgences de l'hopital sans quoi elle pourra se brosser pour la prise en charge des examens et de l'arret maladie (ah oui, l'employeur ne paye pas le salarie s'il est en arret maladie, c'est IKA qui le fait, si tout va bien avec quelques mois de delai). Mais de quelle antenne depend-elle ? Au telephone, on lui indique qu'il s'agit de l'antenne de son precedent lieu d'habitation (Pangrati, au centre d'Athenes), puisque quand elle a commence a travailler, elle residait a cette ancienne adresse. Elle se rend donc sur place pour recevoir le precieux sesame, le livret. La, on lui apprend que non, il faut aller a l'antenne dont depend son employeur, a l'autre bout de la banlieue (a Maroussi, au N.E. d'Athenes). Craignant un nouveau voyage inutile, elle demande a ce que l'employe appelle ses collegues pour confirmer. Ceci fait, elle se rend donc a Maroussi, ou on lui retorque que pas du tout, il faut qu'elle aille a l'antenne la plus proche de son nouveau lieu d'habitation, donc a Halandri (plus a l'Est). Qui soit dit en passant est plus eloignee du lieu d'habitation que Maroussi, mais bon un decoupage administratif est rarement parfait. Nouveau taxi, nouveau trajet douloureux, arrivee a Halandri. Madame, il faut aller a Maroussi. Vous vous foutez de ma gueule ? J'en viens ! Mais madame, pas la peine de vous enerver. Si je m'enerve, j'ai mal, et je ne partirai pas d'ici tant que vous ne m'aurez pas donne mon livret.
2 mn plus tard, le livret en main, Mme Y realisait que n'importe quel centre IKA en Grece aurait pu (et du)  lui delivrer ledit livret, puisqu'a partir du moment ou ses papiers sont en regle, un coup de tampon suffit. Les employes des 3 centres IKA ou elle s'est rendue avaient juste la flemme de verifier les papiers et d'apposer le tampon, preferant l'envoyer dans une autre antenne.
Je connais 2 personnes qui ont eu besoin de recuperer leur livret IKA ces dernieres semaines. Les 2 ont connu exactement le meme parcours (dans 3 antennes differentes).

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